«Toute personne est capable de changement, quels que soient son âge, son handicap et la gravité de ce handicap. Les enfants différents ont simplement besoin d’un surcroît d’attention et d’investissement personnel.»

Tel est le postulat du professeur Reuven Feuerstein, créateur de la méthode du même nom.

Dès 1945, Reuven Feuerstein enseigne aux enfants survivants de l’holocauste. Il constate alors que les tests psychologiques reposant sur le “quotient intellectuel”, donnaient des résultats très bas pour les individus qui avaient été privés de toutes stimulations intellectuelles pendant de longues années. En travaillant avec ces personnes, il prend conscience de leur immense potentiel d’apprentissage. Les tests de Q.I étaient donc valables à un moment précis de l’existence et étaient susceptibles de varier en fonction du vécu de la personne.

 Véritable visionnaire, Feuerstein évoque indirectement la plasticité cérébrale dès les années 1950. Il nommera ce concept « modifiabilité cognitive structurale ».

Cette modifiabilité cognitive signifie que le cerveau est à même de créer de nouvelles structures neuronales, ou de nouvelles synapses et par conséquent de modifier son fonctionnement mental, comportemental ou émotionnel.

La méthode Feuerstein pour évoluer

Feuerstein a donc créé une série d’outils spécifiques, nommés Programme d’Enrichissement Instrumental, destinés à stimuler des pré-requis cognitifs qui font défaut à l’enfant ou à l’adulte.

Selon Feuerstein, cette capacité de changement nécessite l’intervention d’un médiateur, une personne qui s’interpose entre le sujet apprenant et le monde. Le médiateur fait office de catalyseur.

Le but de la méthode Feuerstein est de conduire l’apprenant à découvrir ses propres mécanismes d’apprentissage. Il ne s’agit pas d’apprendre, mais d’apprendre à apprendre.

La confiance, qu’elle se situe entre le médiateur et l’apprenant, ou bien entre l’apprenant et ses propres capacités est la clé de voute de la méthode.

Bon nombre de blocages cognitifs sont initiés par un manque de confiance en soi, une image négative de ses propres capacités, bien souvent provoqués par des paroles inadaptées qui émanent parfois d’un enseignant ou de la sphère familiale.

L’art du médiateur sera entre autre de rétablir la confiance de l’apprenant, afin de mettre en valeur ses capacités à savoir faire, lui redonner un sentiment de compétence, réguler son comportement et l’autonomiser.

Le lien entre l’apprenant et le médiateur fera la différence.

Sophrologie et Feuerstein

La sophrologie prend également toute sa place dans cette thérapie cognitive.

Médiation, mise en confiance, « reprogrammation » positive, travail sur les capacités, exercices respiratoires afin de favoriser le système nerveux parasympathique dont un des rôles est de favoriser la détente et d’inhiber les réactions de stress.

Tout comme Feuerstein, Alfonso Caycedo, créateur de la sophrologie, pressentait la plasticité neuronale laquelle ne fut prouvée que bien des années plus tard.