le “Gremtroll

 

Un Gremtroll *, c’est souvent méchant

mais c’est surtout très bête !!

 

*Contraction de “Gremlin” et de “Troll”…

Il est intéressant de parfois nous pencher sur notre état émotionnel, d’observer nos pensées et les opinions (généralement limitantes, emprisonnantes et douloureuses) qui momentanément nous “pourrissent la vie”… Nous méritons, avons droit à (si, si !!) un brin d’auto-empathie !

L’attaque frontale par la “pensée positive” a ses limites : se penser, se percevoir (“négativement”) comme ceci ou comme cela est une croyance passagère mais bien incrustée (nous en avons tous !) Au bout d’un moment, se répéter “je suis super” fait l’effet d’une pommade sur une jambe de bois…

 

C’est l’histoire d’un petit canard devenu un très beau cygne, mais quand il se regarde dans la mare : il voit un courant d’air ! La faute à qui ? Un affreux Gremtroll, est caché dans ses plumes, maintient des lunettes à courants d’air et lui murmure une foule de sottises !! Il s’amuse aussi à boucher les oreilles du cygne lorsque ses copains, sa belle “cygnelle” et ses petits lui disent qu’il est beau, super, plein de qualités qu’ils citent… Le cygne entend un petit bruit doux, observe des attitudes agréables, mais ça a vite fait de glisser comme l’eau sur les plumes d’un canard !

 

Cela fait longtemps que le Gremtroll est là, il s’est installé confortablement lorsque le cygne était tout petit. A cette époque-là, le Gremtroll était, lui aussi, minuscule. Mais il a beaucoup grossi et prospéré ! Sa nourriture favorite ? Les larmes, les émotions perturbatrices ! C’est-à-dire, dans l’enfance et par la suite, tout ce qui a fait souffrir, les ambiances et les évènements douloureux.

C’est ainsi, pour le moment le Gremtroll loge provisoirement là, il dispose même de tout un arsenal de stratégies qu’il croit invincibles (mais nous savons qu’il est très bête !). Nous allons les lui détricoter. – Vous allez les lui détricoter !!

Commençons par observer ses procédés, la manière dont il tient les lunettes à courants d’air et profère ses sottises favorites, les arguments qui jusque-là marchaient presque à tous les coups…

Petits protocoles pour l’estime de soi…

1-D’abord il est nul en calcul ! 1 Gremtroll + 1 cygne = 1 pour lui. C’est absolument faux ! Un enfant de 2 ou 3 ans sait ça : un bonbon et un autre bonbon, ça fait qu’on n’en croque pas qu’un seul !!

  • Je ne suis pas ce Gremtroll. / Il est distinct de moi.
  • Je ne suis pas ce que j’observe ou ce que je crois. / Je suis… moi !

 

Faire la part des choses, trier, se désidentifier. Mettre à distance et en sourdine.

Visualisations :

“Je ne suis pas ce que je vois” :

Prenez un objet neutre : un caillou, une boulette de papier. Imaginez que ces réactions gênantes viennent s’y placer. Expirez profondément. Tournez cet élément sous plusieurs angles, voyez qu’il est différent, séparé de vous et faites le parallèle avec les sentiments dérangeants : ils sont en contact avec vous, expriment certainement quelque chose, mais l’intensité a décru.

Un petit espace confortable s’installe. Vivez l’expérience que votre être profond, là maintenant, posé dans la tranquillité, respirant avec douceur est plus réel, vous ressemble plus profondément que ces remous “de surface”. Que c’est vers cela que vous avez le désir de vous orienter, d’incarner de plus en plus.

Revenez à votre tonus de base en ramenant ces sensations à votre conscience.

“le Petit Observateur Amical” (“365 Gestes pour mon Bien-être” eds Jouvence) – Un petit personnage vous observe avec gentillesse et bienveillance…

2– Ancrez-vous dans les sensations, les perceptions… Ça lui arrive de faire la sieste ! Profitons-en ! Renforcez le vrai positif vitaminé pendant que Gremtroll roupille.

Constatons : je suis nettement mieux quand il n’est pas là ! Et d’ailleurs, même pas la peine d’y penser !!

3Apprendre à le repérer Il a vraiment de grands panards (et de gros sabots !) quand il se pointe. Il s’agit d’une étape importante et d’un autre outil de désidentification. – « je t’ai vu venir !! » (Cette fois, tu ne m’auras pas ou beaucoup moins !)

4– Gremtroll parle fort mal le français, il confond les verbes ! A vrai dire, il n’en connaît qu’un : “je suis” (suivi d’adjectifs dévalorisants) !! Soyons plus fins lettrés que lui en disant et en pensant : “je me crois”, “je m’imagine”, “je me trouve”, “je me juge” (car c’est bien d’auto-jugement qu’il s’agit !!) – Ou employons un autre verbe qui permettra à la fois de relativiser et de mettre à distance.

5– Vous allez lui en mettre plein la vue avec votre vocabulaire, en rajoutant systématiquement aux verbes cités (ou à d’autres), un caractère momentané et relatif. (Repérez la plupart des mots en italique dans l’article, vous pourrez en trouver d’autres !)

4/5– Le “je suis” est parti quand même, sans accompagnement de votre part ? – Vous pouvez rectifier aussitôt !

6– Gremtroll est pour l’instant aux commandes en pensées, dans votre posture ?

  1. Sophro Déplacement du Négatif      Puis a’) les gros mots sont permis (“dégage !!”, “casse-toi !!”, personnellement, j’aime bien l’expression : “va jouer sur l’autoroute !”…)
  2. Signe-signal spécial Gremtroll
  3. Réajustez votre posture en vous redressant, en respirant amplement, détendez votre visage, le front, souriez si vous voulez !
  4. Pause Phronique d’Intégration

7– Question :

  1. pourquoi est-ce écrit de manière humoristique ? Parce que l’humour aide à détricoter, dédramatise ! On peut se payer la poire du Gremtroll! Riez gentiment, avec tendresse !
  2. Cela minimise le problème (et non “mon” problème !) = désidentifier. Inutile de renouer serré, à coups d’adjectifs possessifs, une ficelle qu’on a décidé de rompre !

8– Amour et bienveillance. Le cygne qui grelottait dans le Palais des courants d’air a besoin d’être de temps en temps auto-entendu et auto-aimé. Pas pour le Palais, mais pour l’occupant juste de passage, autrefois blessé qui se trouve en pleine mutation. – C’est le même procédé qu’utiliser le “caractère momentané” et les verbes au passé.

9– Subtil : “qui tient qui ?” Quels “bénéfices secondaires” avez-vous tiré et continuez-vous (peut-être !) à recueillir en écoutant le Gremtroll, en lui filant des cacahuètes ?

  1. Qui fut “le caneton puis le cygne qui aimaient les courants d’air” ? (A noter : les verbes au passé ! Gremtroll ne sait penser qu’au temps présent ! C’est le même procédé que “donner un caractère momentané“.)  En quoi cela lui a-t-il permis de survivre ou de s’adapter à un moment donné ? (Notons que la bouée de secours périmée est désormais devenue un fardeau plombé !)  On peut le nommer Surmoi, mais il est pour le moment franchement mal foutu, déplacé et contraignant pour cause de Gremtroll !
  2. Hum… Quels autres intérêts pouvez-vous y trouver maintenant ? (Car il se peut qu’il y en ait fugitivement encore quelques-uns… Mais peut-être plus du tout!!

 

Une de mes devises :

« On ne se fait jamais si bien couillonner que par soi-même. »

 

La morale de cette histoire :

« Je me pense (me juge), donc je m’empêche d’être. »

10– Relisez ou découvrez le conte de l’éléphant et de la ficelle : “Laisse-moi te raconter les chemins de la vie” Jorge Bucay

Il y a (peut-être) encore un peu un Gremtroll ? – mais je me soigne !!

Et c’est un jeu, un parcours rigolo vers ma liberté !

Youpi !

 

photo de l’auteur