Le bien-être au travail, comme bien-être individuel, sont devenu des sujets très en vogue. Tous les journaux, de la presse people aux spécialistes du management en passant par les quotidiens régionaux, vous proposent régulièrement des articles sur ce sujet.
Le nombre de praticiens qui proposent leurs services, toutes spécialités confondues, aux entreprises intéressées par le sujet du bien-être a explosé depuis 2 ans… avec parfois des surprises à la clé.
Alors, ce concept de bien-être en entreprise : simple gadget ou véritable sujet ? Pour tenter de répondre à cette question, je vous propose de dépasser le mouvement de mode pour essayer d’analyser le fond du problème.
Le bien-être, une simple mode ?
S’il fallait, pour commencer, définir la notion de bien-être au travail, je ne pourrais pas faire mieux que le grand Larousse : État agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit.
La recherche du bien-être du groupe existe depuis que l’humanité a cherché à se protéger des animaux féroces, trouver de quoi se nourrir en quantité suffisante et protéger les siens.
La recherche du bien-être à titre individuel est devenue un véritable sujet d’actualité et s’est banalisé entre la fin des années 60 et les années 70 au travers des différents mouvements de libération. C’est aussi le résultat d’études et d’évolutions importantes qui ont marquées autant les sciences sociales que la médecine au travers de la psychologie et de la psychiatrie.
Pour ce qui est du bien-être au travail, nous le retrouvons au coeur d’études bien antérieures à cette période des années 70. La plus connue d’entre elles, même si cette dernière connaît de nombreuses limites, est celle de la pyramide des besoins d’Abraham Maslow en 1943. Chaque palier de cette pyramide procure du bien-être par la réalisation d’un besoin.
Comme vous pouvez le constater, nous sommes assez loin de la notion de mode, temporaire et éphémère.
Quel intérêt en entreprise ?
L’un des effets les plus connus de la recherche du bien-être en entreprise est sans aucun doute la réduction notable de la pénibilité. Depuis plusieurs dizaines d’années, après avoir pris en compte la réalité des troubles musculo-squelettiques, l’entreprise a fait d’énormes progrès.
Pourtant, cette évolution masque une autre réalité qui est celle de l’augmentation de la pénibilité psychologique du travail : plus de pression, moins de contacts ou de relations basées sur l’humain. Un éclatement des tâches qui entraîne souvent une perte de sens et d’intérêts…
Devant ce constat que nous faisons tous, tous les jours, au travers de nos expériences personnelles, de notre entourage ou des médias, une question se pose : pouvons-nous réellement continuer à associer le travail à la souffrance et au mal-être permanent ?
Mettre l’accent sur le bien-être, l’épanouissement de ses collaborateurs n’est-il pas une voie vers la performance économique et l’innovation plus efficace que celle du qui consiste à privilégier le sens étymologique du mot travail, à savoir l’instrument de supplice, de contrainte et de domination ?
Pourquoi bouger ?
Pour s’en convaincre, il faut bien prendre conscience des impacts de ce mal-être :
Impacts sur les individus
Les troubles physiques et psychiques sont connus (TMS, épuisement, dépression, burnout…), mais nous oublions trop souvent leurs conséquences. Un salarié stressé coûte cher à l’entreprise comme à la collectivité.
Impacts sur l’entreprise
L’absentéisme et la perte de motivation sont à l’origine de baisses de production et pire encore, de qualité. Nous produisons moins et cela nous coûte plus cher.
À tout cela, on peut ajouter une forte pression juridique au travers d’un code du travail de plus en plus précis sur la pénibilité et de plus en plus appliqué par les tribunaux.
Le bien-être au travail pourrait donc être considéré comme une nécessité, voir même une contrainte… mais se serait omettre les aspects positifs de ce bien-être. En effet, pour n’en citer que les plus évidents, le bien-être au travail stimule l’implication dans le travail, l’innovation, la productivité… bref, il est vecteur de performance économique.
Quelles actions ?
Comme je l’ai expliqué en détail dans le livre blanc sur ce sujet, le bien-être au travail est le résultat d’une démarche globale, dans laquelle l’entreprise entière est impliqué. Il ne peut être décrété.
La première partie de la démarche ne peut s’effectuer qu’avec la volonté de l’encadrement et qu’au travers d’actes concrets. Mais s’arrêter là n’est pas suffisant. Après avoir établi un cadre et donné l’impulsion nécessaire, il faut permettre à chacun de devenir acteur de son bien-être au travail.
Offrir des séances de massage ou de relaxation n’est qu’une action temporaire, qui peut aider à réguler une situation de crise mais il faut également travailler sur le long terme, sur la formation.
Gérer ses émotions, maîtriser son stress, booster sa créativité, tout cela s’apprend au même titre qu’une langue étrangère, le management ou la gestion de projets.
Nos sportifs de hauts niveaux, l’armée et d’autres professions soumises au stress l’ont bien compris et organisent déjà ces formations en interne. Nos entreprises, et en particulier les PME/PMI ont, elles aussi, tout à y gagner, car leur force réside dans leur savoir-faire et l’implication de leurs collaborateurs.
La sophrologie est une solution, parmi d’autres, mais qui a l’avantage d’avoir fait ses preuves et de s’adapter à tous. La sophrologie offre la possibilité à chacun de travailler sur soi, pour soi mais aussi pour le groupe.
Quel que soit l’approche adoptée, l’important est de ne pas rester sans rien faire.