Actuellement, il ne se passe pas une semaine sans que le terme « burn out » ou syndrome d’épuisement lié au travail ne soit employé par un média.

Certains arrivent même à penser que cette notion est arrivée avec l’augmentation du stress au sein des entreprises depuis quelques années. Il n’en est rien, ce terme a été utilisé en 1975 par un psychanalyste, Herbert J. Freudenberger, travaillant avec des professionnels de la santé mentale aux États-Unis, pour décrire un syndrome d’épuisement professionnel avec ces mots : « En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. » A l’origine, Herbert J. Freudenberger visait principalement des actifs des secteurs médical, paramédical ou social donc des personnes ayant en commun un engagement fort dans le rapport à l’autre.

Il faut comprendre que le burn out n’est pas une maladie mais un processus. Effectivement c’est progressivement et insidieusement que le stress qui peut être bénéfique devient anxiogène et se transforme en «stress chronique ».

Ce syndrome comporte trois stades, le premier est un épuisement émotionnel autant physique que psychique, le deuxième est le prolongement du premier, soit la déshumanisation de la relation humaine, pour se terminer avec un stade ou le corps et le mental tombent littéralement sous la pression et les tensions entraînant la perte de sens et de valeurs. Avec l’évolution de la société, si les conséquences du stress sont restées les mêmes, les causes ont quant à elle changé et le cercle des personnes touchées par cette notion d’épuisement a commencé à s’élargir et sortir du cadre des professionnels de la santé.

Du burn out professionnel au burn out sociétal

Selon l’Institut National de Veille Sanitaire, en 2012, les femmes auraient été 3 % à avoir été victimes de burn out au travail contre 1,4 % pour les hommes. Il est évident que si ce pourcentage était à nouveau réalisé en cette fin 2015, il serait proche de celui de 2012. De nos jours une femme doit être multiple selon le moment de la journée : Femme maternelle, femme d’affaires, femme fatale, femme d’intérieur, femme protectrice, femme fragile, femme forte, etc…oubliant de prendre du temps pour elle. L’épuisement qui caractérise un burn out n’est pas loin, et les raisons n’en sont pas que professionnelles mais également personnelles. Nous pouvons alors parler de burn out sociétal. Pour marquer cette différence entre l’épuisement dû à la sphère professionnelle et l’épuisement impliquant le cercle personnel – tout aussi traumatisant et grave, s’il n’est pas repéré à temps –, nous parlons alors de « burn down » pour tout ce qui touche à la vie sociétale. Parmi les victimes de ces burn down, nous pouvons citer les étudiants, qui selon une étude réalisée par l’Institut Harris Interactive en 2014, 22 % d’entre eux sont concernés par les conséquences du surmenage et risquent de faire un burn down avant la fin de leur cursus.

Parmi les nombreuses raisons, nous trouvons un manque de sommeil, une alimentation déséquilibrée, une santé psychique de plus en plus fragile due à la vie actuelle. Dans les nouveaux risques d’épuisement, nous trouvons de plus en plus celui du numérique qui m’a incité à poser cette question dans mon livre « prévenir le burn out avec la sophrologie » : va-t-on vers une nouvelle sorte de burn down numérique ? Effectivement, il devient de plus en plus difficile de prendre du recul par rapport aux nouvelles technologies, wifi, téléphones portables, tablettes, ordinateurs, lunettes connectées, réseaux sociaux, etc… La relation avec les nouvelles technologies devient pour une partie de la population une réelle addiction. Bien souvent, les « accros » se créent des amis virtuels, des envies virtuelles, des passe-temps virtuels, etc., en oubliant leurs véritables valeurs et le sens du contact humain.

Tous les éléments sont réunis pour engendrer le processus d’épuisement sauf si au lieu de devenir addict, à ce monde d’hypercommunication, nous apprenons à vivre avec, en trouvant le juste équilibre, ce que nous propose la pratique de la sophrologie.


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