Expérience de sophrologie en maternelle : le conte sophrologique.

Je suis sophrologue et j’interviens dans le cadre des NAP (nouvelles activité périscolaire) dans une petite école maternelle.

Je suis diplômé de sophrologie depuis peu et c’est ma première vraie expérience de groupe d’enfant en tant que sophrologue.

J’ai toujours aimé travailler avec des enfants. J’ai été animatrice enfants dans des colonies de vacances, des centres aérés, et des centres de vacances pendant des années, puis j’ai reçu de nombreux enfants dans mon cabinet pour des psychothérapies, avec beaucoup de plaisir.

Cette expérience de sophrologie en maternelle est donc à la fois une continuité dans le rapport que j’entretiens avec les enfants, mais aussi une découverte pour ce qui est de l’introduction des techniques sophrologiques auprès de ce public.

Je dois l’avouer, je teste beaucoup de choses. Parfois cela marche, les enfants apprécient, m’en redemandent, et m’offrent des phénoménologies très sympas. Parfois je fais un flop, les enfants ne comprennent pas ou n’ont pas très envie de participer. Bref, il faut s’adapter en permanence à cette réalité objective qu’est un groupe d’enfants âgés de 4 et 5 ans.

J’ai donc fait l’expérience récemment d’une séance que j’avais préparé un peu rapidement sur plusieurs thèmes : travailler la coordination des mouvements, le souffle, vider des tensions et explorer les sensations à travers une histoire que j’avais pioché dans le livre de Isabelle Lefèvre-Vallée, L’enfant & la sophrologie (Éditions Ellébore, 2011).

Je commence toujours mes séances par une petite présentation où nous nous mettons en ronde, je montre une série de petits mouvement que nous allons répéter tous ensemble, et chacun dit son prénom.

Cette fois ci, j’avais été inspiré par un jeu de relaxation du livre de Gilles Diederichs, Activités détentes (Éditions Mango, 2014), qui s’appelle gymnastique des petits oursons. Donc nous faisons notre ronde et je propose de lever un bras et une jambe, puis l’autre bras et l’autre jambe et de dire je m’appelle…

Comme souvent il faut que je sollicite chacun des enfants pour qu’il dise son prénom, alors cette fois je leur dit « et toi, petit ourson, comment tu t’appelles ? »  J’eus la certitude, à travers leurs sourires, que cette appellation leur plaisait beaucoup.

J’avais prévu ensuite un petit exercice bien connu de respiration où l’on tient un bol de soupe ou de chocolat et où l’on doit souffler dessus. Prise dans mon élan et mes associations d’idées, je leur proposais de se rappeler le conte de Boucle d’or et des 3 ours pour illustrer ces 3 soupes sur lesquelles elle souffle avant de les gouter… mais tous ne connaissaient pas ce conte.

Donc je le leur racontais. Ils étaient tous assis en demi-cercle autour de moi, attentifs comme jamais, à écouter mon histoire de Boucle d’or !

Une attention si extraordinaire !

Je continuais ma séance, mais une idée venait de germer dans mon esprit : transformer mes séances en y introduisant plus de contes, qu’ils soient déjà connus, ou créés par moi-même, afin de reproduire cette attention si extraordinaire !

Nous avons poursuivi la séance avec la « boxe des fantômes » toujours tiré du livre de Gilles Diederichs, histoire de se débarrasser de nos soucis, de nos tensions ou de notre énervement et, enfin, j’ai proposé le contre de « l’île aux oiseaux multicolores » d’Isabelle Lefèvre-Vallée, avec une attention bien moindre.

Je me suis rendu compte – bien que ce conte soit très beau sur le plan sophrologique, où un oiseau multicolore va déposer des plumes de différentes couleurs sur le corps de l’enfant et chaque partie où une plume s’est déposée va prendre la couleur de la plume – que mes petits n’étaient pas très attentifs. C’est sûrement très intéressant pour des enfants un peu plus grands ou peut être en cabinet lors d’une séance individuelle. Là encore, je me suis dit que je devais réinterpréter ce conte pour qu’il soit plus adapté à cette tranche d’âge et à un groupe.

La sophrologie est un travail d’adaptation permanente, et peut être que je n’ai pas encore acquis suffisamment d’expérience dans ce domaine pour m’adapter dans l’immédiateté de l’instant. J’apprends chaque vendredi mon métier de sophrologue.

Chaque vendredi je voudrais pouvoir refaire la même séance avec ces nouveaux savoirs acquis le jour même… Je change heureusement chaque vendredi de protocole, j’expérimente encore et encore…

J’ai un groupe d’enfants pour une session de 7 semaines, puis je change de groupe d’enfants. Ce qui fait qu’à chaque nouvelle session les protocoles s’améliorent, se perfectionnent, s’enrichissent… cette expérience est tellement enrichissante !